Mon univers de lecture ... ce qu'il m'inspire

mardi 31 mars 2020

Un lieu incertain~~~~Fred Vargas

 



La famille Adamsberg s'agrandit. le célèbre commissaire découvre, 29 ans après, qu'un de ses vagabondages amoureux a porté ses fruits. La rencontre avec ce fils insoupçonné ne se fait toutefois pas vraiment sous les meilleurs auspices, loin s'en faut. Cette progéniture rebelle fait une entrée pour le moins insolite dans la vie de ce "flicard" de père.

Ce dernier a quand même une forte propension à se fourrer dans des guêpiers invraisemblables. En rejoignant ce lieu incertain qui donne son titre à cet ouvrage, il s'initie à la croyance en ces créatures qui s'abreuvent du sang des mortels. Cela restera pour lui un endroit qui lui laissera pour quelques temps encore des sueurs froides dans le dos. Car il s'en tire, en auriez-vous douté ? Il n'est pas le héros récurrent de Fred Vargas pour rien.

Outre le fait d'être doté d'un

e clairvoyance divinatoire qui lui permet de sonder la psychologique de ses interlocuteurs, Adamsberg a dans ses caractéristiques celle d'être un super flic indépendant, limite ingouvernable. Mais c'est toujours pour le bien du service et le succès de la mission. Et s'il faut s'attaquer au gros poisson, Adamsberg sait contourner ses défenses pour le harponner à revers.

Dans un lieu Incertain, il n'hésite pas à se transporter dans des contrées incertaines de l'Europe de l'Est et remonter le temps pour y trouver les racines d'un mal que des légendes ont ancré dans les gênes d'héritiers aux canines proéminentes.

"Vous savez ce que je pense des coïncidences" lui dit son adjoint Danglard. J'ajouterai que point trop n'en faut pour conserver sa crédibilité à l'intrigue. Cela lui impose des pirouettes pour boucler la boucle d'une enquête aux limites de la perdition dans les méandres de la complexité. C'est un peu le reproche que je ferais à cet épisode Adamsbergien. Mais cela reste de bonne facture et distrait fort bien pendant les retraites imposées.


mardi 17 mars 2020

Avec toute ma colère ~~~~ Alexandra Lapierre



C'est le 4ème ouvrage que je lis d'Alexandra Lapierre. Autant j'avais été emballé par les trois premiers, autant celui-ci m'a insufflé un certain malaise. La désagréable impression de m'entremettre dans les joutes assassines qui ont opposé ces deux femmes, mère et fille, héritières de la fortune de la ligne de paquebots Cunard. Fortune qu'elles n'ont fait que dilapider tant en valeur qu'en réputation dans leurs frasques, y compris sexuelles, et la haine qu'elles se sont vouée réciproquement.

On ressort de pareille lecture comme d'un pugilat destructeur. A croire que l'atmosphère nocive qui s'était instaurée entre lady Maud Cunard et sa fille Nancy a suinté entre les lignes de cet ouvrage au point d'en rendre la lecture pénible. Situation peu confortable en effet que de se retrouver entre les deux protagonistes que leur comportement mutuel rend détestables, avec une prime pour Maud Cunard, la mère, qui brille par son cynisme, sa mauvaise foi au service d'un racisme chevillé au corps.

Histoire d'un héritage immérité qui n'aura profité qu'aux opportunistes, ces deux femmes ayant joui grassement des plaisirs de la vie, et ne laissant derrière elles qu'une piètre image. C'est en tout cas l'impression avec laquelle je sors de pareille lecture.

On peut saluer quand même une fois de plus la prouesse d'Alexandra Lapierre et le formidable travail de documentation mis en œuvre pour retracer la vie de ces deux femmes sous la forme du huis clos dévastateur de leur relation intime. le personnage le plus sympathique, tel que le présente Alexandra Lapierre, aura certainement été le musicien de jazz noir américain Henry Crowder, amant de Nancy Cunard. Il aura fait montre d'une grande convenance au regard du mépris raciste dans lequel il a été tenu par l'entourage de la famille, Maud Cunard au premier chef.