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mercredi 22 novembre 2023

Olympe de Gouge ~~~~ Benoîte Groult

 


Ce n’est pas seulement une biographie d’Olympe de Gouge que nous propose Benoîte Groult, c’est surtout un recueil de ses idées de femme lucide sur la condition de son sexe. L’autre sexe ainsi que le qualifie Simone de Beauvoir. Celui qui depuis l’aube des temps vit dans l’ombre de la mâle domination. Idées qu’Olympe de Gouge a traduites en d’innombrables textes placardés dans la capitale ou adressés aux tenants du pouvoir dans la frénésie de son combat. Idées qu’elle a aussi mises en scène dans les pièces de théâtre de son cru.

Des idées très avancées sur son temps. En ce sens qu’il n’était pas prêt à les recevoir. Mais de toute façon très en retard sur ces millénaires d’apparition de l’humanité sur terre. On dirait aujourd’hui qu’elles étaient très modernes ces idées. Sans doute pour dire qu’elles nous semblent encore d’actualité.

Son tort a été de les clamer haut et fort ces idées, à la face de ceux qui, bien qu’eux-mêmes initiateurs de procès en crimes contre le peuple devenu souverain, avaient oublié que le peuple est constitué pour moitié de femmes. Ils n’étaient donc pas prêts à faire leur propre procès pour avoir tenu sous le joug celle à qui ils ont imposé leur supériorité, forcément usurpée. Olympe de Gouge a cru pouvoir initier une autre révolution dans la Révolution. Elle ne réclamait ni plus ni moins que le droit de monter à la tribune puisqu’on lui opposait celui de monter à l’échafaud.

Emancipation de la femme, plaidoyer pour le droit au divorce à son initiative et un statut équitable pour les enfants naturels, mais aussi abolition de l’esclavage, création d’une caisse patriotique, forme de sécurité sociale qui ne disait pas encore son nom, d’un théâtre national en contre-poids d’une Comédie Française monopolisant la création, ouverture de maternité offrant de bonnes conditions sanitaires aux femmes en couche, le tout porté par une déclaration universelle des droits de la femme, tels étaient ces idées d’avant-garde étouffées par des millénaires de soumission. Une révolution qui dans sa grande naïveté irait au bout de celle engagée en 1789. Une révolution que les tenants du pouvoir du moment ont travesti en contre-révolution, afin de ne rien perdre des prérogatives qu’ils venaient de s’arroger à grand renfort de têtes coupées. La monarchie était tombée mais pas le patriarcat.

On n’en attendait pas moins de Benoîte Groult dont on connaît la pugnacité en termes de combat pour que non seulement notre siècle connaisse enfin l’équilibre, mais aussi pour que s’établisse la reconnaissance de l’usurpation de statut au bénéfice du seul mâle. Que soient moqués ceux qui se sont rendus illustres aux yeux de leur congénères en proclamant des sentences du style : « Il y a un principe bon qui a créé l’ordre, la lumière et l’homme. Et un principe mauvais qui a créé le chaos, les ténèbres et la femme. » (Pythagore au 5ème siècle avant notre ère).

Bel hommage de Benoîte Groult à celle dont le courage, poussé à l’inconscience, l’a fait monter à l’échafaud, sans renier ses convictions, convaincue de son bon droit. Ce que Benoîte Groult restitue bien à la lecture de son texte, c’est la solitude de cette femme dans son combat. Abandonnée par son père naturel auprès d’une famille d’adoption, elle forgea elle-même sa propre culture, mena seule son combat pour que soit réservée à la femme une autre condition que celle destinée à élever les enfants de son époux.  Elle n’a pourtant pas trouvé le levier propre à soulever l’enthousiasme de ses contemporaines. Même son propre fils l’abandonna à son rêve d’une société juste et équilibrée.

Les deux premiers ouvrages que j’avais lus de la main de Benoîte Groult avait forgé mon engouement pour cette auteure. J’ai été comblé de pouvoir, grâce à elle, faire la connaissance de cette femme d’autant plus méritante que son combat fut solitaire à une époque où l’on ne risquait rien moins que sa vie pour faire valoir ses idées.


samedi 31 juillet 2021

Les vaisseaux du cœur ~~~~ Benoîte Groult


 

Benoîte Groult l'annonce en avant-propos : « le langage ne viendra pas en aide pour exprimer le transport amoureux ».

Alors pourquoi écrire ? L'écriture n'est-elle pas la forme pérenne du langage, autant que son support résiste à l'usure du temps. Pourquoi faire durer les traces d'un langage qui n'exprimera jamais ce qu'est ce « frisson mystérieux » de l'amour ? Pourquoi d'ailleurs cette incapacité de l'être intelligent à décrire ce qui constitue sa quête de toute une vie ?

Benoîte Groult connaît bien l'écueil. Elle franchit pourtant le pas. Elle le fait dans ce roman qui m'a prouvé que si le langage a cette insuffisance de ne savoir décrire la quête suprême de l'intime, il est certaines personnes pour le décrypter mieux que d'autres et le suggérer. Les poètes sont de celles-là. Benoîte Groult est de celles-là. Je conserve le présent à dessein à son propos, n'avons-nous pas encore le fruit de son ressenti à notre disposition dans ses écrits.

J'ai aimé que ce soit une femme qui aborde la nature de la relation amoureuse y compris et surtout lorsque cette relation s'exprime par la communion des corps. L'homme a ce boulet au pied qui le décrédibilise sur le sujet. Avec lui, l'amour s'assimile trop spontanément au sexe. Il ne pense qu'à ça, nous disent-elles. Et pourtant Benoîte Groult ne dissocie pas l'amour du sexe, bien au contraire. Elle le fait dans ce roman en confidence crue d'un amour adultère : la relation qui réunit George, sans s comme George Sand, une écrivaine universitaire en histoire et Gauvain, un pêcheur breton. Ils se sont connus adolescents, feront leur vie chacun de son côté et se retrouveront périodiquement. Obstinément. le sujet est abordé sans fausse pudeur. S'interrogeant de savoir si ce n'est que pour le sexe qu'elle et lui font autant d'efforts pour se rencontrer. George [elle] y répondant aussitôt avec un franc démenti : « ça vient de plus loin, de plus profond … c'est aussi puissant qu'une communion mystique ».

George [elle] est toujours à l'initiative pour provoquer leurs rencontres avec pourtant la ferme conviction que c'est l'absence qui sauve leur amour. « Attendre un amant est bien meilleur qu'accueillir un mari. » Elle veut bien se priver de son amour mais pas le perdre. « À vivre longtemps éloignés, il est vrai qu'on se laisse emporter par ses rêves. On finit par aimer quelqu'un qui n'existe plus tout à fait mais que dessine votre désir. » L'idée que son amant existe quelque part et pense à elle l'aide à vivre. Il en est de l'amour comme de toute chose, il ne pourrait résister à l'usure du quotidien.

Pour cerner au plus près l'évidence irritante du désir amoureux, alors que l'ensemble de l'ouvrage est narré à la première personne, dans certains chapitres évoquant la rencontre charnelle, George abandonne le « je ». Elle s'extrait de la narration et parle d'elle à la troisième personne, se plaçant alors en contemplatrice objective de leurs corps enlacés. S'employant par la même occasion, en féministe obsessionnelle qu'est Benoîte Groult, à ce que nul n'exerce d'ascendant sur l'autre : « nos sexes n'étaient plus mâle et femelle, nous nous sentions hors de nos corps, un peu au-dessus plutôt, nous balançant très vaguement, âme à âme, dans une durée indistincte ». Consciente que dans l'histoire de l'humanité les femmes se sont fait flouer, elle s'attache à abolir toute tentation dominatrice de l'un ou l'autre dans la joute amoureuse. Avec quand même une petite pique revancharde affirmant que « contrairement à ce que l'on prétend, c'est l'homme qui se donne en amour. le mâle se vide et s'épuise tandis que la femelle s'épanouit. »

Mais « le sexe n'est pas aussi sexuel qu'on le dit » la rencontre des corps quand elle ne répond pas une obligation de fréquence et de performance est « un vertige qui fait perdre la notion du bien et du mal ». C'est en construisant ce roman d'une relation amoureuse idéalisée que Benoîte Groult nous parle le mieux de cette « délicieuse drogue d'être adorée », d'être l'objet d'un « désir qui n'a pas de configuration descriptible. »

C'est donc une femme qui dédiabolise le sexe. le féminisme c'est aussi cela. C'est conférer aussi aux femmes l'initiative dans ce domaine. Ne plus le subir, à condition toutefois de restituer à la rencontre charnelle cette dimension qui en fait non pas une obligation mais une preuve d'amour. C'est en en parlant sans se voiler la face, avec tout le vocabulaire que le langage peut gauchement y appliquer que chacun peut parvenir à son épanouissement propre. Faire que s'aimer ne soit pas « une banale union des corps … mais rester deux jusqu'au déchirement ». Son amant « n'est pas et ne sera jamais son semblable. C'est peut-être ça qui fonde leur passion. »

Benoîte Groult a réussi l'exploit de me parler de sexe dans l'amour, aussi crument qu'on peut le faire, parce qu'il est chose humaine, mais sans être jamais obscène. Il n'en reste pas moins que la sublimation du sentiment tient beaucoup au désir et au rêve qui seuls fomentent la plus sublime des extases. La rencontre occasionnelle des corps ayant cette forme d'aboutissement indispensable pour entretenir la mémoire et stimuler l'imaginaire. Benoîte Groult ne m'a pas parlé d'amour au féminin. Elle m'a parlé d'amour entre deux êtres qui ont trouvé leur point d'équilibre, à égale convoitise, égal accomplissement. Ni homme, ni femme. L'amour a tout nivelé. Ensemble ils sont passés de l'autre côté de la vie « quand elle tient tout entière dans l'instant. »

Reste un autre mystère : pourquoi eux ensemble, pourquoi elle, pourquoi lui ? Mais là force est d'admettre avec Benoîte Groult qu'il n'y a rien de plus impossible à comprendre et raconter que l'amour. 

samedi 24 juillet 2021

Ainsi soit-elle ~~~~~ Benoîte Groult

 


"J'imagine les lecteurs de bonne volonté que leurs femmes auront décidés à parcourir ce livre…" Ainsi s'engage le chapitre V d'Ainsi soit-elle.

Hé bien moi, je vous le dis Madame Benoîte Groult, il y a des hommes qui auront lu votre ouvrage de leur propre initiative. Je suis de ceux-là. Ce n'est en outre pas la première que je lis un ouvrage féministe. J'avais commencé par le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, voilà bientôt deux ans. Vous me rétorquerez que c'est un peu tard. Je vous donnerai la réplique que l'on fait toujours à pareille admonestation. Mieux vaut tard que jamais. Je prendrai toutefois mes distances en déclarant ma neutralité. Je ne suis ni féministe ni misogyne. J'ai sur la nature humaine un regard asexué qui me fait parfois déplorer que la physiologie animale, qui est à la base de sa constitution, se soit vue affublée d'une intelligence laquelle la fait souvent agir en sa défaveur, quand ce n'est pas contre nature. Nature dans laquelle je confonds les deux sexes.

Benoîte Groult publierait son ouvrage en 2021, qu'y retrancherait ou ajouterait-elle ? Quel progrès ou quelle régression y ferait-elle valoir ?

Il y certes de nos jours une présence féminine plus importante à la représentation nationale. 8 femmes députées lors de la publication d'Ainsi soit-elle en 1975, 224 aujourd'hui. Mais serait-ce un progrès suffisant pour faire admettre à Benoîte Groult que la position de la femme a évolué dans le bon sens en notre pays, avant d'élargir le débat à la condition féminine de par le monde. Je suis un homme, j'aurais tendance à dire oui. Mais je suis aussi quelqu'un de prudent, qui se sait progresser en terrain glissant et ne veut pas se prononcer à la place d'autrui (substantif neutre fort heureusement). Allons-y donc à pas comptés.

Car j'ai lu en effet à la page 212 de l'édition le Livre de Poche toutes les occasions édictées pour un homme d'être taxé de misogynie, selon Benoîte Groult. J'ai donc peur d'aller plus avant dans cette chronique, au risque de faire un faux pas et être vertement recadré par les contributeurs de Babelio, dont on sait que la grande majorité est constituée de contributrices.

Je me suis risqué à lire Ainsi soit-elle. le risque étant, en qualité de représentant de la partie incriminée que je suis, de s'entendre dire des vérités quelque peu dérangeantes. Plongé dans cet ouvrage, j'avais l'impression d'être ce jeune homme que Benoîte Groult avait rencontré dans la Librairie des femmes, rue des Saints-Pères à Paris (*). Un intrus, un égaré ? Peut-être pas. Il avait osé franchir la porte de cette boutique qui n'affiche que des ouvrages d'auteures (ou autrices, que je trouve moins heureux) dans ces rayons. J'allais préciser auteures féminines. Mais je me suis rendu compte à temps que notre contexte linguistique ayant évolué – dans le bon sens ? – je m'empêtrais dans le pléonasme puisque le substantif se suffit désormais à lui-même pour indiquer le genre de celui ou celle qui tient la plume, plus souvent le clavier de nos jours. Il y a toujours des exceptions qui confirment la règle. Je ne me risquerai pas à féminiser sapeur-pompier.

Je me rappelle mon passage sous les drapeaux à une époque où les femmes faisaient leur entrée dans le métier. Jeunes enorgueillis de notre triomphante virilité sous l'uniforme, nous nous sommes entendus dire par un gradé qu'il y aurait désormais des femmes hommes du rang. L'institution a mis quelques mois à corriger le discours par une directive officielle. Il s'agissait alors de dire des femmes militaires du rang, et que cela valait pour les hommes.

Je n'étais donc plus vierge de lecture traitant du féminisme après m'être ouvert au sujet avec l'ouvrage de Simone de Beauvoir comme je l'ai déjà dit. Ouvrage qui m'avait ouvert à ce que mon éducation de garçon m'avait laissé concevoir comme naturel de traiter l'Autre avec morgue, avant que ce ne soit avec convoitise - l'Autre étant la femme et représentant quand même la moitié de l'humanité nous dit Simone de Beauvoir – que cette vision de la femme était le résultat d'une histoire datant de l'origine des temps depuis que l'homme s'est octroyé un statut de supériorité sur la femme. Statut dont elle peine encore à démontrer le caractère infondé, usurpé. Je ne vais pas dire que je tombais de haut. Mais s'entendre clamer des vérités propres à déchoir son acquit, inculqué, gravé dans la personne par une éducation ad' hoc - puisqu'il ne saurait être question d'inné en ce domaine - est toujours un peu déstabilisant. Il s'agissait donc d'une remise en question fondamentale.

Et pour ce qui est des vérités déstabilisantes, il y a ce qu'il faut dans l'ouvrage de Benoîte Groult. Elle nous les assène avec un langage certes moins policé que celui de Simone de Beauvoir dont le propos est aligné sur le registre philosophico-historico-sociologique édulcoré. Benoîte Groult n'hésite à renvoyer le mâle à ses insuffisances, à lui faire constater l'assoupissement de ses attributs virils à peine a-t-il volé un plaisir égoïste à celle à qui il n'a pas été capable de faire partager son extase fugace. Laquelle a quant à elle l'indulgence coupable de ne pas faire état de sa frustration. le verbe est cru avec Benoîte Groult. L'inventaire des motifs d'usurpation de supériorité est exhaustif. Et de déplorer que des millénaires d'injustice ne se corrigeront pas en quelques années, qu'il faudra encore attendre des générations avant le complet mea culpa masculin et espérer obtenir l'égalité des sexes. Au constat de l'inertie masculine, le compte n'y est donc pas encore en 2021 alors que je prête une oreille distraite à ce phénomène culpabilisant que quelques courageuses s'époumonent à clamer parfois au péril de leur vie.

On ne naît pas femme, on le devient nous a dit Simone de Beauvoir. Vous naissez hommes et voulez le rester et ne rien lâcher de votre statut usurpé nous dit Benoîte Groult. À quand ce que nous a promis la grande Révolution gravant sur le fronton de nos édifices publics une devise nationale qui peinent à se réaliser : Liberté Égalité Fraternité. D'autant que les Jacobins et autres Montagnards de service au pied du rasoir national s'étaient rendus compte, entre deux charrettes en chemin vers le supplice ultime, s'être quelque peu avancés quant aux prétentions égalitaires, réalisant ce qu'ils avaient à perdre. Dans leur esprit la devise n'incluait donc pas forcément nos consœurs et il convenait de rabaisser les prétentions d'une Olympe de Gouge, pionnière du féminisme, à déclarer à la face des badauds avides de voir sa tête rouler dans la sciure que si la femme peut monter à l'échafaud, elle doit avoir le droit de monter à la tribune.

Même prévenu du blâme qui planait au dessus de mon incrédulité masculine, que d'aucunes pourront déclarer feinte, je dois quand même avouer être quelque peu abasourdi, si ce n'est effaré, par ce qui a pu être dit ou écrit par des personnes éminentes - des hommes bien entendu mais pas seulement lorsqu'on lit les propos de certaines femmes dont la reine Victoria - et dont Benoîte Groult nous fait l'inventaire dans son ouvrage, sans parler des mutilations sexuelles qui cantonnaient les femmes à la seule procréation les privant de toute sensualité . Écrivains, hommes politiques, psychanalystes (Freud a particulièrement les faveurs de notre auteure féministe), médecins et hommes de sciences et autres marabouts, tous y ont contribué, sans parler des hommes d'église qui bien entendu intervenaient quant à eux qu'en porte parole de Dieu, tous à proférer ignominies, insanités et menaces qui leur vaudraient aujourd'hui la saisine des tribunaux mais qui en leur temps ont conforté l'idée que "l'absence de pénis, c'est con". Dixit Benoîte Groult qui n'y va pas par quatre chemins pour dénoncer ce postulat faisant de la misogynie un racisme encore plus tenace, plus universel et surtout plus facile à exercer que tous les autres.

Voilà donc avec Ainsi soit-elle de quoi déchoir qui pêche par mâle attitude. Cette survivance d'un passé encore présent que n'ont pas encore nivelée les lois sur la contraception et l'interruption volontaire de grossesse chèrement acquises par celles qui ont eu le courage d'affronter des assemblées très majoritairement masculines. Ces dernières légiférant sans vergogne sur des questions spécifiquement féminines auxquelles ils ne pouvaient par nature rien comprendre puisqu'affaires de femmes. Femmes dans leur vécu intime, leurs entrailles comme le veut la physiologie mais plus surement dans leur cœur tant ces questions ont fait couler de larmes.

Et Benoîte Groult de secouer le cocotier, y compris la variété femelle de l'espèce, pour faire comprendre à ses consœurs qu'elles ont leur part de responsabilité à se laisser enfermer dans le statut de dominées. J'espère Madame Groult que l'observation de votre postérité vous laisse quelque espoir, si cette notion a un sens dans l'au-delà, pour que ce cri de colère gravé dans les pages d'Ainsi soit-elle et abandonné à notre entendement désormais éclairé fasse enfin accéder la femme à cet état psycho-affectif que vous briguiez pour elle, en forme d'un idéal qui ne serait finalement que normalité : l'accomplissement de la personne enfin déconnectée de la notion de genre.

(*) maintenant 33/35 Rue Jacob, 75006 Paris - site Web https://www.librairie-des-femmes.fr/