Cet ouvrage, j'ai failli l'abandonner. Je sais maintenant que je le relirai. Libéré que je serai de ma soif de sensation. Libéré que je serai de l'avidité de son l'épilogue. Je pourrai alors savourer l'humilité de chacune de ses phrases. Je pourrai comprendre la raison d'être d'autant de futilités. Celles d'une vie ordinaire. Je saurai alors qu'il ne faut pas chercher de cohérence chez qui se cherche lui-même. Je saurai alors pourquoi des années si pauvres en événements auront été … Les années douces.
Cette histoire est à la fois simple et insolite. Mais le lien qui, à son corps
défendant, va unir Tsukiko à son ancien professeur de japonais est tissé par la
pureté des sentiments. La démarche est hésitante et chaotique, souvent embrumée
par les vapeurs de saké. le discours est économe. le vocabulaire est pauvre. Ce
dépouillement déconcerte dans la première moitié de l'ouvrage. Il trouve sa
glorification dans la seconde.
Dans notre société cupide et frivole, on oublie que la richesse est à portée de
main. On oublie que les convenances sont autant d'entraves à la spontanéité. On
oublie que quelques mots maladroits, mais sincères, peuvent suffire au cœur.
Ce roman n'affiche pas de prétention. Oubliées chimères et convoitise, il saura
combler son lecteur et lui dire comment l'ordinaire peut devenir prospère.