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mardi 13 juin 2023

Mon enfant de Berlin ~~~~ Anne Wiazewsky

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La petite fille de François MauriacAnne Wiazemsky, y rend hommage à ses parents : Claire Mauriac et Yvan Wiazemsky, prince russe dont les parents se sont réfugiés en France au moment de la révolution bolchevique. Anne a été actrice, épousé Jean-Luc Godard, puis, le cinéma la délaissant, est devenue romancière.

Un ouvrage autobiographique d'avant naissance si l'on peut dire puisqu'il évoque l'histoire d'amour de ses parents. Une histoire somme toute assez banale. Et pauvrement restituée. Sauf à décréter que lorsqu'il s'agit d'amour banalité et pauvreté ne sont plus de mise. Surtout lorsque le contexte est celui de Berlin à la toute fin de la seconde guerre mondiale. Une ville en ruine ou errent des rescapés affamés, pétris de la peur incrustée en chaque cellule de leur corps par les bombardements alliés puis par l'entrée dans la ville d'une armée rouge bouffie de vengeance. Claire Mauriac y était alors membre De La Croix rouge particulièrement chargée du rapatriement des prisonniers des camps. Une mention spéciale y est faite au bénéfice des « malgré-nous », ces Alsaciens enrôlés de force dans la Wehrmacht, considérés comme allemands par les Russes et donc traités comme tels. Yvan Wiazemsky ayant beaucoup œuvré pour extirper quelques de ces malheureux des griffes de ses ex concitoyens.

Mon enfant de Berlin est en fait Anne, l'auteure de cet ouvrage. Le titre est trompeur, puisque Anne est la narratrice externe de cet ouvrage, ne se déclarant pas fille de sa mère qu'elle appelle par son prénom. Anne construit son ouvrage sur la base des correspondances de sa mère avec sa famille. Cela en fait une trame décousue que ne restructure pas le liant de la narration. Le style des lettres de sa mère, souvent altéré par les circonstances de leur rédaction et le caractère précipité et aléatoire du départ des courriers, n'est corrigé ni par la construction de l'ouvrage ni par le style personnel d'Anne Wiazemsky quelque peu indigent. L'ouvrage perd en plaisir de lecture.

Mais de toute lecture il faut tirer bénéfice. On le fera dans cet ouvrage avec la remise en mémoire du sort de tous ceux, les plus humbles comme souvent, qui ont pâti de l'appétit de pouvoir de leurs dirigeants. « le pouvoir est la consolation des ratés » nous dit Platon. Une consolation bien chère payée par les crédules qui se sont laissé ensorceler au discours nauséabond.