Cathie Wald n'est pas seulement une étrangère venue s'installer dans le village, elle a acquis la belle demeure de la pointe de Kerbrat au nez et à la barbe d'un notable local qui la briguait. Voilà deux bonnes raisons de lui déclarer une guerre qui comme toutes divisera acteurs et spectateurs et ajoutera aux querelles de clocher d'un Locmaria, fictif celui-là, en pays de Cornouaille.
La flammekueche vient faire concurrence à la galette au sarrazin avec l'arrivée
de cette continentale décidée à ouvrir un restaurant. Les rancœurs y verront un
théâtre tout désigné pour faire plier celle qui a osé s'implanter de la manière
la plus convaincante, avec ses moyens financiers. Un client parmi les plus en
vue du village trouvera la mort par empoisonnement lors d'une soirée
choucroute.
Les enquêteurs les plus perspicaces ne seront pas les officiels bien connus. Ce
qui paraît-il est une caractéristique de ce sous-genre du polar que je découvre
: le cosy crime. Dont on nous dit dans la célèbre encyclopédie en ligne que «
le sexe et la violence se produisent hors scène, le détective est un détective
amateur, et le crime et la détection ont lieu dans une petite communauté
socialement intime. »
Ouvrage qui fait du bien pour distraire son lecteur. Une lecture légère qui le
fait se prendre d'empathie pour le héros d'autant plus facilement qu'il ne se
fait pas trop de souci quant à son sort à l'épilogue. Lecture détente pour la
torpeur de l'été, quand on veut faire une pause dans la morosité ambiante
qu'entretiennent avec opiniâtreté nos médias désormais omniprésents dans notre
vie.
C'est crédible et respire l'authentique régional. Il paraît qu'il y aura une
suite. C'est comme ça que naissent les séries. Après le succès d'un coup
d'essai.