On serait dans le domaine de la
pâtisserie, on parlerait de mignardise à propos de cet ouvrage de Stefan Sweig.
C'est court, c'est une volupté, c'est un délice.
Le délice c'est la candeur de
cette dame dépassée par l'aventure qui lui est arrivée, contre son plein gré.
Comme une lacération dans une vie bien rangée. Avec pourtant presque un regret.
Celui d'une pulsion qui a le goût acidulé de l'interdit.
Le délice, c'est cette langue,
faite de mots doux prononcés dans le murmure de la confidence honteuse, en
parfaite harmonie avec le personnage discret. Cette dame qui ne peut enfouir
plus longtemps au fond d'elle-même ce qui restera comme un éclair aussi soudain
qu'inattendu dans un ciel pourtant serein.
On est comblé de la voir soulagée
de sa confidence.
C'est un délice.