ils peuvent jouir à souhait du fantasme absolu de tout homme
Des vieillards sont placés dans la sphère d'influence au
sein de laquelle les charmes du corps de la femme règnent sans partage. Étendus
au contact de la nudité de jeunes filles vierges, endormies sous l'effet d'une
drogue, ils peuvent jouir à souhait du fantasme absolu de tout homme : disposer
du corps d'une jeune femme, offerte, privée de toute résistance.
Il s'agit de donner à des mâles déchus, à la veille de
leur trépas, l'occasion de faire pénitence pour avoir tenu sous le joug celles
qui ont été les partenaires de leur vie, pour les avoir asservies à leurs
instincts primaires. Car à cette offrande sublime de la féminité se confronte
désormais la disgrâce de leur force d'homme.
La beauté provocante de jeunes corps nubiles
Tous les sens sont mis en éveil dans ces pages. La beauté
provocante de jeunes corps nubiles, l'éclat et la douceur de la peau sous la
caresse, le goût des lèvres pulpeuses, l'odeur de lait d'un corps juvénile, y
compris le murmure de la respiration de la beauté endormie. Tous les sens pour
susciter "l'insondable profondeur du désir", pour attiser une joie
qui demeurera cependant sans aboutissement du fait de l'effroyable décrépitude
de la vieillesse. Virginité offerte, tentation divine pour une impotence
démoniaque, pour que le regret de ne pouvoir jouir devienne remords d'y avoir
trop succombé.
une forme d'expiation proposée à ceux qui ont imposé leur domination à la beauté
L'invitation à la vie devient alors aspiration à mourir;
avec pour unique réconfort la beauté divine du visage de la belle endormie.
Visage de Bouddha. Quand eux, ces mâles, autrefois triomphants, que rien ne
peut plus désormais guérir de leur triste apathie, ils prennent conscience
d'avoir été leur vie durant précipité dans le monde des démons par le corps de
la femme, d'avoir exercé sur lui la tyrannie de l'assouvissement.
Court roman, chaste, ô combien suggestif, troublant,
culpabilisant, une forme d'expiation proposée à ceux qui ont imposé leur
domination à la beauté. Supplice psychologique du repentir, avant que de
passer.