Arrête
avec tes mensonges, c'est une histoire d'amour que son auteur aurait bien
voulu qualifier de banale. Sauf qu'au temps de l'adolescence de Philippe et
Thomas, il a fallu convenir qu'elle était singulière. Avec le lot de
discrimination que peut comporter ce qualificatif.
En 2017, année de la parution de cet ouvrage, Philippe crie sa révolte d'avoir
perdu son amour de jeunesse. Sa manière de le faire, c'est parfois le choix de
l'obscénité affichée, dérangeante. Oui on a fait ça, comme ça. On s'aimait.
"Le reste du temps, on s'embrasse, on …"(Page 78 édition 10/18).
Il faut choquer, à la hauteur de la frustration, de la meurtrissure qui ont été
les siennes de ne pouvoir afficher son amour, pour un garçon. Car à la fin de
cette histoire, il y a celui qui assume son penchant et est toujours là pour le
clamer, et celui qui l'a renié.
La vraie singularité de cet amour, c'est qu'elle a conduit l'un des amants à se
donner la mort. C'est donc tout sauf un amour banal.
Il n'est pas dans la nature de l'amour de faire du mal à quiconque. Il est trop
souvent dans la nature de l'homme de faire du mal à l'amour.
La nature se moque bien de qui aime qui. Pourvu que l'amour soit réciproque et
consenti.