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Qui est cette Elle sur qui il faut veiller ? Elle, a poussé
Mimo à se cloîtrer dans un monastère, sans toutefois y prononcer des vœux. Sous
la plume de Jean-Baptiste
Andréa, il nous conte sa vie ses dernières heures venues. Mimo, c'est
Michelangelo Vitaliani. Il a deux handicaps dans la vie. Celui d'être né dans
une famille pauvre, mais surtout celui d'être différent. Il est de si petite
taille qu'on le traite de nain. Mais il a un atout énorme. Celui de son art. Il
est un sculpteur au talent inouï. Au point de rivaliser avec l'autre
Michelangelo, le grand, l'auteur de la Pietà qui trône en la basilique
Saint-Pierre du Vatican à Rome.
Elle, ce pourrait être Viola. Elle est la fille de la grande et richissime
famille Orsini de laquelle sont issus plusieurs papes. Mais comment un nain,
qui plus est de basse extraction, pourrait-il seulement lever les yeux sur
pareille descendance. Aussi fantasque fût-elle ? N'a-t-elle pas l'idée de voler
avec une aile de sa fabrication.
C'est pourtant ce qui arrive. Parlera-t-on d'idylle entre ces deux personnages
? Pareille union abonderait à l'expression du mariage de la carpe et du lapin.
Mais une idylle quand même, oui. En forme d'amitié amoureuse. Parfois orageuse,
mais toujours fidèle. Une de celle qui ne trouve d'assouvissement que dans
l'espoir. Espoir d'on ne sait quoi. Sans cesse relégué, aussi fuyant que la
ligne d'horizon.
A moins que l'assouvissement de cette idylle, ce ne soit cette sculpture, cette
caresse au marbre pur qui a façonné un visage si doux. Le visage de la Vierge,
si parfait qu'il est sacrilège aux yeux de l'Eglise. A la mémoire du
grand Michel-Ange.
La Pietà de Mimo fait de l'ombre à celle du maître. Aussi a-t-elle a été
confinée en un lieu que très peu connaissent.
Mimo, Viola, un amour qui a trouvé son accomplissement, son triomphe dans
l'immobilité d'un visage aux traits divins. Un visage de marbre. Un visage à la
beauté céleste, inaltérable. Comme l'amour quand il n'a pas été corrompu par
les bassesses de la vie terrestre.
Un roman à la puissance romanesque prodigieuse, porté par une écriture aussi
fluide que les traits du visage de la Pietà. Celle de Mimo.