C'est sans doute à cela que se
reconnaissent les grands auteurs. A cette capacité de produire avec une qualité
presque égalée des livres aussi différents que Kafka
sur le rivage et celui-ci : Au
sud de la frontière, à l'ouest du soleil.
Du feu brûlant de la passion
amoureuse il est question dans ce dernier. Celui-là même qui est capable de
tout détruire sur son passage pour satisfaire son besoin d'exclusivité. Y
compris de sacrifier l'amour-tendresse qui s'est installé dans une famille. La
planche de salut de Hajime, cet homme bien rangé et rattrapé par un amour
d'enfance, viendra-t-elle de la noblesse de cœur de l'être blessé par son
infidélité ?
Cet ouvrage, occidentalisé dans
son intrigue, aurait pu devenir d'une grande banalité si ce n'était le talent
de Haruki
Murakami. Il a su échafauder un dénouement remarquablement bien construit
et conserver la pudeur de l'être intime dans des scènes amoureuses pourtant
sans équivoque, car dépourvues de cet art de l'ellipse dans lequel brillent les
auteurs japonais.
Décidément cet auteur m'installe
dans sa dépendance. La
ballade de l'impossible est inscrite en bonne place pour poursuivre ma
connaissance de son œuvre. Les dernières critiques postées sur Babelio m'en ont
convaincu.