On serait sur un thème léger, je dirai qu'il a voulu
emprunter le chemin du Père Noël et que cela ne lui a pas porté chance. Et sa
mort, puisqu'il s'agit bien de cela, va donner le coup d'envoi à une intrigue
avec laquelle j'ai eu du mal à prendre mes distances avant d'en connaître le
dénouement. Seulement voilà, le roman que je viens de lire de Bénédicte
Rousset ne flirte pas avec la légèreté, loin s'en faut. Genre policier
noir, aussi noir que peut l'être la vengeance. Aussi machiavélique que peuvent
l'être ceux qui ont décidé de goûter ce plat refroidi, le temps de mettre sur
pied leur manigance mortelle.
L'ouvrage est court, fort heureusement pour mon temps de sommeil. Roman haletant
qui met en scène le commissaire Adrian Berthier dont Bénédicte
Rousset a décidé de faire un héros récurrent. On le retrouve dans les
trois ouvrages suivants selon l'avertissement de l'éditeur.
J'avais fait sa connaissance avec Romilda,
quatrième roman de cette auteure prometteuse. Cet ouvrage m'avait séduit et
encouragé à découvrir ses premiers pas à satisfaire son goût pour l'écriture.
L'intérêt du modeste lecteur que je suis l'encourage à lancer le commissaire
Berthier sur d'autres pistes criminelles.
L'imagination ne semble pas lui faire défaut pour nous procurer quelques
frissons et nous priver de notre libre arbitre tant il difficile de laisser
notre héros en mauvaise posture. Il nous faut à toute force connaître la façon
dont il va se tirer du mauvais pas dans lequel il est venu se fourrer, poussé
par une conscience professionnelle qui en contrepartie rend sa vie amoureuse
chaotique.
Adrian Berthier, voilà un héros qui nous réconcilie avec notre culture
nationale, nous qui sommes abreuvés jusqu'à plus soif de la concurrente
américaine envahissante. Artificielle et irréaliste à souhait. Un héros vrai
donc, que ce commissaire avignonnais, ancré en ce pays que nous aimons
reconnaître au fil de ses pérégrinations. Un héros qui n'a pas le pistolet
greffé au poignet, comme ses homologues défiant les lois de la physique à
l'écran, ni la solution de son énigme sur le clavier de son ordinateur.
Mais quand même, imaginer la mort de son cambrioleur en pareilles conditions,
elle ne m'a pas volé que des heures de sommeil, cette fois c'est sûr j'ai fini
de croire au Père Noël. C'est un roman très noir, prenant, qui ne rebutera pas
les amateurs du genre. Et puis, il s'agit d'un héros récurrent. Ce n'est rien
dévoiler de dire qu'il s'en sort. Mais ce dénouement n'est qu'accessoire. Il y
a d'autres intérêts à pareille lecture.